Phobies : comment dompter ses peurs et retrouver la liberté
Chaque fois que j'évite de me retrouver dans un espace clos, je me sens immédiatement soulagé(e) et détendu(e), même si cela limite mes activités. Je ressens des réactions physiques intenses comme les mains qui tremblent, le cœur qui bat la chamade, transpiration abondante quand je me retrouve dans un ascenseur. Avant chaque voyage, je passe des semaines à m'inquiéter et à imaginer toutes les choses terribles qui pourraient arriver. Des peurs incontrôlées provoquent une détresse émotionnelle significative et perturbent ma vie quotidienne. Alors cet article vous concerne. Différence entre phobie et trauma Tout d’abord il me parait nécessaire de faire la différence entre une phobie et un trauma, car la prise en charge des deux ne sera pas exactement la même. La phobie est un trouble psychologique caractérisé par une peur intense et irrationnelle d'un objet, d'une situation ou d'une activité spécifique. Cette peur est souvent disproportionnée par rapport au danger réel que représente l'objet ou la situation redoutée. Les phobies peuvent entraîner une détresse significative et perturbent la vie quotidienne de l'individu. Les phobies sont des peurs d’anticipation, la personne phobique n’a pas vécu de situation ou d’expérience traumatisante avec l’objet ou la situation qui déclenche les réactions physiques intenses tremblement, sueurs, palpitations par exemple. La peur devient incontrôlable ou excessive, même lorsque la personne sait qu'il n'y a pas de danger réel. Le trauma fait référence à une expérience ou à un événement accablant qui dépasse la capacité de l'individu à faire face et à l'intégrer psychologiquement. Les traumatismes peuvent résulter de diverses situations, notamment des accidents, des agressions, des abus, des catastrophes naturelles ou des événements de guerre… Ces expériences peuvent provoquer une détresse émotionnelle intense et des réactions physiologiques, et avoir un impact durable sur le bien-être mental de l'individu. La principale différence entre la phobie et le trauma réside dans la nature de la réaction. Alors que la phobie est une peur spécifique et irrationnelle envers un objet ou une situation, le trauma est une réponse générale à une expérience traumatisante qui dépasse la simple peur. Le trauma implique souvent une altération profonde de la perception de soi et du monde, ainsi que des symptômes tels que l'hyper vigilance, l'évitement et la reviviscence des souvenirs traumatisants. Dans la prise en charge d’un trauma il est obligatoire de désamorcer les ressentis sensoriels comme les images, les bruits, les sensations physiques, les odeurs, les goûts en liens avec l’expérience négative vécue et qui se sont figés dans la mémoire de la personne et reviennent inlassablement à la surface lorsque les sens sont sollicités d’une certaine manière. Il existe cependant des outils particulièrement efficaces pour y remédier et supprimer les liens entre le souvenir et les sensations perçues. Profil type du comportement phobique Mais revenons à la phobie et à ses déclencheurs. Les phobies sont en lien étroit avec une forme d’anxiété chronique. Elles ont un fonctionnement complexe prédominant chez les personnes qui utilisent un profil d’interaction de base mentale. Profondément motivé par le besoin de sécurité et de stabilité dans sa vie, la personne va activement chercher de la structure et des repères externes pour se rassurer et se sentir en sécurité. La personne ressent un besoin impérieux de sécurité et de soutien, qu'elle cherche souvent à combler en recherchant des relations stables et des systèmes de croyances solides. Elle a tendance à valoriser la loyauté, la stabilité et la prévisibilité dans ses interactions personnelles et professionnelles. Elle est également attachée aux normes sociales et aux règles établies, car elles fournissent un cadre clair et rassurant pour naviguer dans le monde. La peur fondamentale de l'insécurité, lui fait redouter d'être laissée seule face aux défis de la vie ou de ne pas être soutenue par ceux sur qui elle compte. Cette peur la pousse à être vigilante et prudente dans ses interactions avec les autres, car elle craint souvent d'être trahie. Pour contrer sa peur de l'insécurité, la personne aura tendance à chercher à contrôler son environnement autant que possible. Elle peut se montrer prudente et méfiante, préférant planifier et anticiper les situations plutôt que de se laisser prendre au dépourvu. Le besoin de contrôle se manifeste également dans son désir de chercher des conseils externes et de rechercher des autorités ou des figures de confiance auxquelles se référer… Le doute n’étant cependant jamais trop loin, elle préfèrera prendre ses décisions seule car « quant à me tromper autant que ce soit moi qui en fasse le choix ». Déclencheur et comportement phobique La peur de base est centrée sur l'insécurité et l'incertitude, ce qui pousse la personne à anticiper les dangers potentiels et à chercher constamment à se préparer au pire scénario en imaginant elle-même tout ce qui pourrait arriver sans que jamais rien n’arrive au final. Cependant la saturation de son mental par toutes ses informations contradictoires et hypothétiques créent un surplus d’incertitude et de doute qui engendre plus de stress, d’angoisse et au final d’anxiété qui paralysent la prise de décision. Dans la majorité des cas les émotions la submergent rendant la prise de décision impossible et elle fait machine arrière. Elle ressent une crise d’angoisse intense qui pourrait lui faire penser qu’elle est « hypersensible » mot auquel je préfèrerais « hyperémotive » dans le sens où la personne vit avec beaucoup d’intensité et surtout de manière inadaptée certaines émotions qui la traversent. Le sentiment profond d'insécurité va alimenter alors un manque de confiance en soi, ainsi qu'une tendance à percevoir le monde comme imprévisible et menaçant. Ce mode « prévoyant » va autoalimenter une boucle : le doute amenant à des peurs qui amènent à plus de réflexion qui amène à plus de doute et ainsi de suite. L'anxiété chronique peut alors s’installer déclenchant la phobie. Ces phobies peuvent être handicapantes pour la personne et entraîner un isolement social, des difficultés professionnelles et des perturbations dans les relations interpersonnelles. Sur le plan émotionnel, ces troubles peuvent conduire à une détresse persistante, à une faible estime de soi et à un sentiment d'impuissance face aux défis de la vie quotidienne. Émotions Liées : Les émotions sous-jacentes à la phobie chez ce fonctionnement « prévoyant » sont principalement la peur et l'angoisse. Ces émotions peuvent être omniprésentes, exacerbant les pensées catastrophiques et les réactions de fuite ou de combat face aux situations stressantes. La colère refoulée et la tristesse peuvent également émerger en réponse à un sentiment d'impuissance et de vulnérabilité. Prise en charge et accompagnement : Pour accompagner efficacement les individus souffrant de phobie, il est nécessaire de limiter leur « anxiété chronique » et une approche globale est souvent nécessaire. Évaluation médicale : Les médecins peuvent prescrire un traitement pour réduire l’anxiété ou la dépression qui pourrait s’installer dans les cas les plus graves. Thérapie individuelle : Pour ceux qui dans la majorité des cas utilisent des comportement d’évitement des situations ou limitent les possibilités d’être en contact avec la cause de leur phobie, les séances de thérapie individuelle les aident à comprendre et à modifier leurs pensées dysfonctionnelles et leurs comportements. Une prise en charge par des thérapies brèves comme l’hypnose s’avère en général efficace pour diminuer le stress et supprimer progressivement les comportements phobiques. Cependant il serait illusoire de penser que l’on peut se débarrasser définitivement de tout comportement phobique car les situations de stress intense ou les périodes d’anxiété peuvent déclencher une phobie ou en activer de nouvelles. Plus les comportements phobiques sont traités précocement plus il est facile de les stopper. Limiter les angoisses et l’anxiété chronique diminue considérablement les risques de phobies et les possibles rechutes.
parrenin stephan
4/20/20251 min temps de lecture


Hypnose médicale et gestion des phobies
© 2025. All rights reserved.
Votre avis compte !
Si mon accompagnement vous a été utile,
je vous serais très reconnaissant de prendre un moment pour partager votre expérience.
Votre témoignage peut aider d’autres personnes à franchir le pas et à trouver, elles aussi, le chemin du changement.
Merci pour votre confiance
★★★★★