Impact du stress et d'une tristesse refoulée sur les comportements alimentaires compulsifs

Il vous arrive souvent de manger pour apaiser votre stress ou vos émotions, même lorsque vous n'avez pas faim ? Vous vous tournez souvent vers des aliments riches en calories lorsque vous vous sentez dépassé(e) ou anxieux (se) ? Vous trouvez- difficile de maintenir une alimentation équilibrée en raison de votre emploi du temps chargé et de vos responsabilités familiales ? Vous êtes préoccupé(e) par votre poids ou votre apparence physique au point que cela influence vos choix alimentaires et affecte votre estime de soi ? Il vous est déjà arrivé de manger en secret ou de cacher votre alimentation à vos proches en raison de sentiments de honte ou de culpabilité ? Vous avez parfois ressenti le besoin compulsif de manger même lorsque vous n'avez pas faim, ou au-delà du point de satiété ? Vous trouvez difficile de contrôler vos portions ou de vous arrêter de manger une fois que vous avez commencé ? Vous êtes souvent préoccupé(e) par votre régime alimentaire, comptant les calories ou évitant certains aliments au point que cela affecte votre qualité de vie ? Vous trouvez difficile d'exprimer vos émotions ou de gérer le stress de manière saine, et vous cherchez parfois du réconfort dans la nourriture ? Vous avez remarqué des changements dans votre humeur ou votre énergie en fonction de ce que vous mangez ou de votre comportement alimentaire ? Alors cet article vous concerne Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont souvent profondément liés à des problèmes émotionnels sous-jacents. Le stress et les émotions telles que la tristesse, la colère, et la peur influencent nos pensées et nos comportements alimentaires de manière significative, créant rapidement des « habitudes » alimentaires néfastes pour la santé physique mais aussi pour l’équilibre psychologique, les relations et à terme la santé mentale. Les émotions intenses telles que la tristesse peuvent jouer un rôle majeur dans les troubles du comportement alimentaire. Les personnes qui ont du mal à exprimer ou à gérer cette émotion peuvent utiliser la nourriture comme moyen de substitution pour se récompenser ou se satisfaire. Récompense et plaisir : Pour de nombreuses personnes, la nourriture devient une source de récompense instantanée et de plaisir immédiat. Lorsque nous mangeons des aliments riches en gras, en sucre ou en sel, notre cerveau libère des neurotransmetteurs tels que la dopamine, associant ces aliments à des sensations de plaisir et de satisfaction. En conséquence, nous sommes susceptibles de chercher ces aliments pour obtenir un réconfort émotionnel, même si cela est temporaire. Comblement d'un vide affectif : Chez certaines personnes, le recours à la nourriture comme réconfort peut être lié à un sentiment de vide émotionnel ou à un manque d'amour et d'affection. Lorsqu'une personne ne se sent pas aimée ou valorisée, elle peut chercher à combler ce vide en se tournant vers la nourriture pour obtenir un réconfort immédiat. Cela peut créer un lien émotionnel fort avec la nourriture, où manger devient une façon de s'apaiser et de se sentir aimé, même si ce sentiment est éphémère. Pleine conscience émotionnelle : Le recours à la nourriture comme récompense peut également être lié à un manque de conscience émotionnelle, où la personne n’est pas pleinement consciente de ses besoins émotionnels ou ne dispose pas des outils nécessaires pour les gérer de manière saine. Plutôt que de faire face aux émotions difficiles ou de chercher d'autres formes de réconfort, elle se tourne vers la nourriture comme mécanisme de défense. Difficulté à prendre soin de soi : Dans certains cas, l'utilisation de la nourriture comme récompense égoïste peut découler d'une négligence des « auto-soins » et de son bien-être émotionnel. Lorsque nous ne prenons pas le temps de prendre soin de nous-mêmes sur le plan émotionnel, nous pouvons chercher des moyens rapides et faciles de nous sentir mieux, comme manger des aliments réconfortants. Dans ces situations où nous utilisons la nourriture comme moyen de se récompenser, se faire plaisir et apaiser sa « tristesse » latente nous n’avons généralement pas conscience du déclencheur de ses comportements pour une bonne et simple raison c’est que nous nous refusons d’être triste dans un fonctionnement qui a du mal à accepter ses besoins, à les exprimer et encore moins à les réclamer. En refoulant cette tristesse, nous déclenchons le mécanisme de compensation par la nourriture qui devient alors le seul moyen de répondre à notre besoin d’attention, de reconnaissance, d’amour. Profil type de ce trouble du comportement alimentaire Je commence ma journée tôt le matin pour m’occuper de la famille, m'occuper des enfants et les emmener à l'école avant de me rendre au travail. Je travaille à temps plein dans un environnement de bureau exigeant, jonglant avec diverses tâches et réunions tout au long de la journée. Après le travail, je suis souvent pressé(e) de rentrer chez moi pour m'occuper des devoirs des enfants, préparer le dîner et passer du temps en famille. Les soirées sont souvent remplies de routines familiales chargées et de tâches ménagères. Bien que j’aspire à du temps libre le week-end, les activités des enfants remplissent souvent mon calendrier. J’essaie de trouver des moments de détente en famille, mais je me sens souvent épuisé(e) et débordé(e). Problèmes de gestion de l'alimentation : J’ai du mal à maintenir une alimentation équilibrée en raison de mon emploi du temps chargé. Je me tourne souvent vers des repas rapides et pratiques, comme les plats à emporter ou les repas préparés, qui peuvent être riches en calories et en gras. Je grignote souvent pendant la journée pour combler mon épuisement et mon stress au travail, optant pour des collations sucrées pour me remonter le moral. Le manque de temps et d'énergie pour cuisiner des repas sains et équilibrés entraîne une dépendance aux aliments transformés et aux fast-foods, contribuant à une prise de poids progressive. Difficulté à gérer les émotions : Je ressens régulièrement du stress et de l'anxiété liés à mon travail exigeant et à mes responsabilités familiales. J’ai du mal à trouver du temps pour moi et me sens souvent dépassé(e) par ses nombreuses obligations. J’ai tendance à refouler mes émotions, cherchant à éviter les conflits ou les confrontations au travail et à la maison pour maintenir l'harmonie. Cependant, cela peut entraîner une accumulation de stress non résolu et une difficulté à exprimer mes besoins émotionnels. Les émotions refoulées se manifestent souvent par des épisodes de suralimentation émotionnelle, où je cherche du réconfort dans la nourriture pour apaiser mon anxiété et mon malaise. Lorsque je suis très fatigué(e) j’alterne mes phases de « compulsion alimentaire » avec des épisodes de colère intense car je considère que je ne suis pas récompensé(e) pour « tout ce que je fais pour les autres » ou bien je deviens mélancolique sur le passé cherchant à me ressourcer dans des activités contemplatives ou artistiques pour libérer mes émotions. Difficultés à gérer la problématique Dans mon désir d'être aimé et apprécié, j’ai tendance à me concentrer sur les besoins des autres, souvent au détriment de mes propres besoins. Cette dynamique peut effectivement mener à une croyance sous-jacente que d'une certaine manière, je serai indigne d'amour pour ce que je suis est intrinsèquement, et que je dois donc gagner cet amour en étant utile et en prenant soin des autres. Accepter que je puisse avoir un problème sous-entend que peut-être je ne pourrais plus être en capacité de m’occuper des autres, ce qui serait encore plus grave pour moi car dans mon profil d’interaction il est important de répondre à la question existentielle du « qui je suis ? » Et dans mon cas la réponse est « je suis ce que je fais pour les autres » ce qui sous-tend que si je ne fais rien pour les autres je n’existe pas. Ma capacité à être fort(e) me conforte dans un déni profond que je pourrais avoir un problème sauf si les gens qui comptent à mes yeux m’en font le reproche ou me font des critiques sur mon poids, ce qui pourrait exacerber ma colère dans une forme de colère dites hystérique et violente et /ou ma tristesse. Le besoin d'aider et de se rendre indispensable est souvent motivé par le désir profond d'être aimé et valorisé. J’ai la croyance que si je suis suffisamment serviable et attentif(ve) aux besoins des autres, je serai enfin reconnu(e) et apprécié(e). Cette croyance peut découler d'expériences précoces où j’ai senti que ma valeur était conditionnée à ma capacité à m'occuper des autres ou à répondre à leurs attentes. Cependant, cette quête d'amour et d'approbation à travers le service peut conduire à un épuisement émotionnel et même à un sentiment de ressentiment (colère) si je sens que mes efforts ne sont pas reconnus ou appréciés à leur juste valeur. Prendre conscience qu’il y a un problème, oui mais lequel ? En général la personne reconnaît qu'elle a un trouble du comportement alimentaire. Elle peut percevoir ses habitudes alimentaires comme anormales, et ne pas en tenir compte même si elles sont déséquilibrées ou malsaines. Cela peut retarder la recherche d'aide professionnelle et aggraver les symptômes. La minimisation du trouble est une barrière importante à la reconnaissance et à la prise en charge du trouble du comportement alimentaire. La personne peut rationaliser ses comportements alimentaires problématiques en les justifiant comme étant son seul plaisir ou en minimisant les conséquences négatives sur sa santé. Cette minimisation peut servir de mécanisme d'adaptation pour éviter de faire face à la réalité de la situation. Un autre niveau de méconnaissance est le manque de conscience des facteurs sous-jacents qui contribuent aux troubles du comportement alimentaire, c’est-à-dire la mauvaise gestion des émotions et la non prise en compte de ses propres besoins. La personne ne réalise pas que ses habitudes alimentaires sont étroitement liées à ses émotions et à ses stratégies de coping. Cela peut entraîner une résistance à explorer ces aspects émotionnels en thérapie ou à rechercher des solutions appropriées. L'incapacité à savoir comment traiter le trouble du comportement alimentaire peut découler d’une d'éducation, de ses croyances sur le sujet, de la stigmatisation entourant les problèmes de santé psychologique ou simplement du désespoir face à la complexité de sa situation. La personne peut se sentir perdue quant aux étapes à suivre pour obtenir de l'aide et peut hésiter à demander un soutien professionnel. Enfin, le manque de conscience des ressources personnelles disponibles peut être un obstacle supplémentaire à la prise en charge. La personne peut sous-estimer ses propres forces, comme sa résilience, son soutien social ou ses compétences en matière de résolution de problèmes, ce qui peut l’empêcher de chercher des solutions ou de s'engager pleinement dans le processus de traitement. La prise en charge Évaluation médicale : Un bilan médical complet est crucial pour évaluer les complications physiques potentielles des TCA, telles que les déséquilibres électrolytiques, les troubles cardiaques et les carences nutritionnelles. Intervention nutritionnelle : Les nutritionnistes et les diététicien(ne) jouent un rôle essentiel dans la restauration d'une alimentation saine et équilibrée. Ils travaillent avec les patients pour élaborer des plans alimentaires adaptés à leurs besoins individuels tout en les aidant à surmonter leurs peurs alimentaires et leurs comportements restrictifs ou compulsifs. Thérapie individuelle : Les séances de thérapie individuelle aident les patients à comprendre et à modifier leurs pensées dysfonctionnelles et leurs comportements liés à la nourriture. Cela peut également aider à explorer les problèmes sous-jacents, tels que le stress, la dépression ou les traumatismes passés, qui contribuent aux TCA. Soutien familial : Impliquer la famille dans le processus de traitement peut être extrêmement bénéfique, en particulier chez les jeunes patients. Le soutien familial peut aider à renforcer les relations positives, à favoriser un environnement de soutien et à encourager la motivation au changement. Support de groupe : Les groupes de soutien offrent aux individus un espace sûr pour partager leurs expériences, trouver du soutien mutuel et apprendre des stratégies de gestion efficaces.

Stephan Parrenin

4/20/20251 min temps de lecture

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